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La triste et gargantuesque histoire de Charles Byrne, le «géant irlandais»

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Après 225 années passées derrière la vitre d’un musée, les ossements de cet Irlandais du XVIIIe siècle vont être retirés de la vue du public. Mais leur avenir est encore incertain.

Temps de lecture: 9 min

C’est au début des années 2000 que Sam Heady a pour la première fois visité le Hunterian Museum. Niché au sein du Collège royal de chirurgie d’Angleterre, l’établissement, «entre le scientifique et le carnavalesque», offre des halls et corridors dominés par d’imposants bustes en marbre représentant des figures de l’institution. Sans payer un sou, le visiteur peut examiner porcelets siamois, chèvres à deux têtes, pénis syphilitiques, le squelette d’une Sicilienne de petite taille, Caroline Crachami, et, juste en face, celui de Charles Byrne.

«Nous avons des Byrne dans notre famille donc nous connaissions déjà son histoire, affirme Sam Heady deux décennies plus tard. Elle nous semblait être une métaphore du règne anglais sur le peuple irlandais, une histoire de privilèges, d’injustice et de cruauté. Mais quand nous avons vu ses os, debout dans le musée, cela nous a pincé le cœur. On a ressenti une véritable tristesse pour lui.»

Ces sentiments inspireront plus tard une campagne visant à libérer les os de Charles Byrne de leur prison de verre. Sur freecharlesbyrne.com, il était ainsi suggéré aux personnes touchées par ce récit de faire parvenir au musée, au ministère britannique de la Culture et au Premier ministre le texte suivant: «J’attire votre attention sur une injustice commise à l’encontre d’un citoyen irlandais. En raison de sa différence physique, les restes de Charles Byrne sont exposés […] depuis plus de deux-cent-trente ans. Cette indignité est une violation directe du désir documenté de Byrne de reposer en mer. Nous exigeons que le corps de Charles Byrne soit immédiatement retiré de l’exposition publique et renvoyé à l’État irlandais […]. Il est temps de le laisser partir.»

Fermé pendant cinq ans pour cause de travaux et de pandémie, le Hunterian Museum s’apprête à rouvrir ses portes en mars. Sans le fameux Charles Byrne: la directrice a décidé de retirer le grand squelette de ses galeries, estimant que «ce n’était pas approprié». Le sort précis des ossements reste en revanche à déterminer.

L’immense gloire du «doux géant»

Si l’on ne sait pas comment elle finira, on sait que l’histoire du «géant irlandais» a commencé en 1761, dans un village près de la frontière des comtés de Derry et Tyrone, au nord de l’île d’Irlande. Les parents de Charles Byrne, eux, n’auraient pas été particulièrement grands. Une légende raconte que la taille de leur fils était due au fait qu’il ait été conçu sur une haute botte de foin. «C’est plus de l’humour irlandais qu’autre chose, commente Sam Heady. Mais il faut comprendre qu’à l’époque, il était difficile d’expliquer sa taille par des causes naturelles.»

Enfant, le «petit» Charles trônait déjà au-dessus des adultes du patelin. Perturbé par de sempiternelles douleurs de croissance, il aurait passé une jeunesse solitaire, les autres gamins préférant l’éviter. À l’adolescence, la taille de Charles était connue dans toute sa verte contrée, suffisamment pour que Joe Vance, un forain de la région, vienne à la rencontre des Byrne et les convainque de le laisser –contre une somme attrayante– exhiber leur progéniture dans les foires et marchés irlandais.

«Avec sa voix tonitruante, Byrne s’exprimait avec grâce et déployait
les manières raffinées d’un gentleman.» Eric Cubbage, auteur

La curiosité que constituait le jeune colosse attirait encore plus de voyeurs que ce que l’entrepreneur espérait. Rêvant déjà d’une tournée européenne, il décida d’embarquer son prodige vers l’île voisine. Son succès fut immédiat et de folles histoires circulèrent rapidement. À Édimbourg, on dit qu’il devait marcher à quatre pattes dans les étroits escaliers de la vieille ville et des veilleurs de nuit l’auraient vu allumer sa pipe en utilisant les flammes des lampadaires publics.

Le 11 avril 1782, à son arrivée à Londres, Byrne faisait déjà sensation. En 1849, Charles Dickens citait d’ailleurs encore «the Irish Giant» dans son David Copperfield –«When I relieved her of the umbrella (which would have been an inconvenient one for the Irish Giant), she wrung her little hands in such an afflicted manner»–, sans s’inquiéter que ses lecteurs ne saisissent pas la référence.

Sept décennies plus tôt, Charles Byrne amusait la galerie contre 2 shillings et 6 pence, de 11h à 15h, puis de 17h à 20h, six jours par semaine, dans un splendide appartement de Charing Cross, au cœur de Londres. Selon l’auteur Eric Cubbage, les foules se pâmaient devant le «doux géant» vêtu d’un gilet, d’une redingote, d’un tricorne et de chaussettes en soie. «Avec sa voix tonitruante, Byrne s’exprimait avec grâce et déployait les manières raffinées d’un gentleman.»

Un quotidien paru le 6 mai 1782 assurait de même que «ni la langue du plus fleuri des orateurs ni la plume du plus ingénieux des écrivains ne suffirait à décrire l’élégance, la symétrie et les proportions de ce merveilleux phénomène naturel». En quelques semaines, Charles Byrne aurait été présenté au roi George III et à la reine Charlotte au théâtre de Drury Lane, ainsi qu’à tout le gratin londonien. Père de la Corse indépendante en exil en Angleterre, Pasquale Paoli aurait déclaré: «À côté de lui, j’avais l’impression d’être un bébé.»

Une rapide descente aux enfers

Mais notre siècle n’a pas inventé les phénomènes vénérés un jour dont on s’ennuie le lendemain. Même au sommet de sa gloire, la vie de Charles Byrne restait précaire. «Venant d’un milieu très humble, son ascension a dû être une expérience extraordinaire, estime Sam Heady. Mais il dépendait entièrement de son exposition, ce qui faisait de lui quelqu’un de très vulnérable.» Dès la fin de l’année 1782, enfants et serviteurs pouvaient admirer l’attraction pour un prix réduit.

Dans ses pas de géant, Charles Byrne attirait une improbable concurrence. Celle des jumeaux Knipe, d’abord, qui venaient d’un village à cinq minutes du sien et prétendirent faire partie de sa famille dès leur arrivée sur les bords de la Tamise. Puis, surtout, celle de Patrick Cotter, qui affirmait être dix centimètres plus grand que Charles Byrne et, comme lui, descendre de Brian Boru, roi irlandais mort en 1014 que l’on disait gigantesque.

Les jumeaux Knipe prétendaient faire partie de la famille du géant irlandais. | Wellcome via Wikimedia Commons

D’après Eric Cubbage, la compétition n’aurait pas arrangé l’alcoolisme du géant, ce dernier ayant pris très jeune l’habitude d’ingurgiter «de vastes quantités de gin et de whisky». Dès lors, il serait arrivé de plus en plus souvent ivre et en retard à la plupart de ses représentations. Après plusieurs annulations, Joe Vance décida de déplacer sa bête de foire dans un appartement plus modeste et de facturer 1 shilling l’entrée.

En avril 1783, la descente aux enfers du jeune homme s’accéléra. «En balade nocturne, il y a quelques soirs, le géant irlandais fut tenté de visiter le Black Horse, un petit pub face aux King’s Mews, écrivait un journal d’alors. Avant de regagner ses appartements, il remarqua la perte de 700 livres en liquide, soutirés de ses propres poches.»

À 22 ans, un an après son arrivée triomphale, Charles Byrne avait déjà tout perdu. «Sa santé a décliné en 1783, indique Sam Heady. Il buvait encore plus –on peut se dire que c’est à cause du vol qu’il avait subi. Il avait perdu toutes ses économies.» À cette époque, Byrne aurait contracté la tuberculose. Malade et affaibli, il se savait mourant dès le mois de mai. Malgré son jeune âge, ce n’était pas la mort qui l’effrayait le plus, mais ce qui pouvait venir après.

La terreur de la dissection

En 1783, la star de la chirurgie britannique s’appelait John Hunter. Il était consulté par George III, par son Premier ministre William Pitt et par le célèbre économiste Adam Smith. Autrice d’une biographie à succès, The Knife ManWendy Moore explique que le chirurgien né six décennies plus tôt dans le sud de l’Écosse était également «naturaliste, anatomiste et collectionneur de spécimens humains et animaux». Parfois considéré comme le père de la chirurgie moderne, il obtenait plus de résultats dans la chair que dans les livres.

«Il aurait disséqué des milliers de cadavres lorsqu’il travaillait à l’école d’anatomie de Covent Garden, relate Wendy Moore. On savait qu’il travaillait avec des pilleurs de tombes, qui livraient des cadavres volés à sa maison de Leicester Square. Les autorités avaient tendance à fermer les yeux.»

Alors qu’un chariot débordant de morceaux de corps humains quittait la propriété du scientifique, une émeute éclata en pleine rue. Le grand public était terrorisé par les pilleurs de tombes et Charles Byrne savait que son corps était plus digne d’intérêt que les autres. À l’époque, explique Wendy Moore, «il était commun de penser que si un corps était disséqué, son hôte se verrait refuser la résurrection lors du Jugement dernier».

En 2011, dans le cadre d’un papier pour le British Medical Journal, l’éthicien Len Doyal et l’avocat Thomas Muinzer écrivaient que Charles Byrne «était terrorisé par Hunter. Alors, il demanda à ses amis qu’à sa mort, son corps soit placé dans un cercueil en plomb, scellé et jeté en pleine mer.» Le dimanche 1er juin 1783, Charles Byrne s’éteignit à l’âge de 22 ans. Aussitôt, les médecins charognards se lancèrent dans une véritable course au cadavre. Selon un canard de l’époque, «toute une tribu de chirurgiens entouraient sa maison, comme des harponneurs groenlandais encerclent une baleine».

Beaucoup de précautions et un énorme échec

Avant de mourir, le géant avait néanmoins élaboré un plan visant à battre John Hunter et les autres. De fidèles amis irlandais devaient protéger le cercueil des pillards et les pompes funèbres avaient été payées en avance. Ses proches auraient veillé l’énorme sarcophage quatre jours durant, après l’avoir tout de même montré au public afin de tirer d’ultimes deniers du caractère extraordinaire de leur défunt compagnon.

Personne ne sait réellement
ce que contenait le cercueil jeté à la mer en 1783, mais ce n’était certainement pas le corps de Charles Byrne.

Le 6 juin, la dépouille et ses gardes entamèrent un voyage de 120 kilomètres vers la station balnéaire de Margate, dans le Kent (Angleterre). À leur arrivée, un bateau vint récupérer le cercueil avant de le jeter en mer du Nord. Personne ne sait réellement ce qu’il contenait, mais ce n’était certainement pas le corps de Charles Byrne. Habituellement, c’est la version d’un certain Howison que les historiens retiennent.

En mai, il aurait habité un appartement à quelques portes de la résidence de Charles Byrne, loué par John Hunter, qui souhaitait être le premier à être prévenu du trépas de sa proie. Le chirurgien aurait soudoyé le croque-mort alors que le corps du géant était encore chaud. Contre 500 livres sterling –une sacrée somme en 1783–, l’opérateur funéraire et ses complices auraient remplacé le cadavre par des pavés. L’intervention aurait eu lieu pendant le voyage vers la mer, dans une ferme, alors que les amis de Charles Byrne célébraient le géant comme il l’aurait aimé: en buvant autant que ce que l’on peut imaginer d’Irlandais endeuillés du XVIIIe siècle.

«Il a droit à un enterrement digne de ce nom, sur la terre ou en mer»

Alors que les pavés se dirigeaient vers le Kent, le corps faisait demi-tour vers Londres et la demeure de John Hunter. Une fois son colis récupéré, le médecin l’aurait acheminé dans une autre de ses propriétés, par peur que les amis du défunt ne réalisent la supercherie et se vengent sur sa personne.

John Hunter n’a reculé devant rien pour mettre la main sur le corps. | W. O. Geller, d’après le tableau de Sir J. Reynolds / Wellcome via Wikimedia Commons

Cette nuit-là, il aurait découpé l’immense carcasse en plusieurs morceaux avant de les faire bouillir jusqu’à ce qu’il ne reste du géant que ses os. Plus tard, il rassembla le squelette, mais le garda hors de la vue du public pendant cinq ans, avant de commencer à l’exposer à son domicile. Victime d’une crise cardiaque, John Hunter poussa son dernier souffle dix ans après Charles Byrne. En 1799, le gouvernement britannique décida d’acquérir toute sa collection de papiers et spécimens, exposée dès 1806 dans un musée hommage: le Hunterian museum.

Si le chirurgien avait étudié le corps de sa prise avec plus de diligence, il aurait peut-être découvert que son gigantisme était dû à un adénome, une tumeur de l’hypophyse. Aujourd’hui, Wendy Moore estime que les souhaits de Charles Byrne devraient être respectés: «Il a droit à un enterrement digne de ce nom. Sur la terre ou en mer.» Sam Heady, lui, pense que jeter le squelette du géant à l’eau n’est pas très réaliste, «mais [qu’]il devrait pouvoir reposer en Irlande».

Pour le moment, rien de tout ceci n’est envisagé, le musée prévoyant de conserver le squelette afin que des médecins intéressés par sa condition puissent l’étudier. Près de trois siècles après sa naissance, la longue histoire de Charles Byrne n’est toujours pas terminée.

Source : La triste et gargantuesque histoire de Charles Byrne, le «géant irlandais» | Slate.fr


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Eveil Homme

Chercheur spirituel et métaphysique, je suis en contact depuis plusieurs années avec des êtres Galactiques, de Lumière et Divin. L'objet de ma démarche est d'informer les personnes intéressées par les questions liés aux nouvelles fréquences de réalité : ascension terrestre, éveil et chemin spirituel, nouvelles réalités, contactés extraterrestres et galactiques, êtres de lumière, divulgation, technologies nouvelles et ésotériques

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